Alain Fournier, ancien mineur

 RENCONTRE AVEC UN ANCIEN MINEUR ATTACHANT

AU MUSÉE D’HARNES : ALAIN FOURNIER 

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Lors de sa dernière visite au musée de la Mine et de l'École d’HARNES, Jean-Louis HUOT, Président de l'Apphim, a rencontré Alain FOURNIER, un fidèle bénévole de l’institution. Celui-ci aide André LEGRAIN et son épouse Fernande chaque mardi et jeudi après-midi pour l'entretien du lieu ainsi que pour l’accompagnement des visites consacrées à l'univers minier et à l'école d'antan. Alain FOURNIER (62 ans) est un jeune "ancien mineur de fond", un de ces hommes qui ont fait l’histoire du charbon sur le terrain. Travailleur de l'ombre, il a une histoire très riche car il a occupé les postes les plus variés et souvent les plus difficiles au fond des fosses où il est passé.

Alain, galibot

En 1966, il veut se faire engager par les Houillères dans le Groupe d’HÉNIN-LIETARD mais à 14 ans, il est encore trop jeune et doit encore attendre une année. L'embauche dans les Mines pour de nombreux jeunes de son âge, c'est l'assurance d'un travail avec un salaire évolutif, d’un logement gratuit et d’une protection sociale. En 1967, pour ses 15 ans, Alain se rend donc aux Grands Bureaux de BILLY-MONTIGNY et il obtient finalement le fameux sésame d'entrée dans les Houillères. Il débute dans un poste de galibot à la fosse 21/22 d’HARNES où il est chargé du rabassenage (remise à niveau du sol des galeries, celui-ci étant déformé par les mouvements ou la pression des terrains) ; c’est un travail très pénible (voulait-on le tester ?) à tel point qu’il envisage de tout quitter.

Au fond avec Wagret Marcel 28 février 1980

Pesant le pour et le contre, Alain décide de rester et de s'accrocher et il est récompensé ; on l’envoie au centre de formation du Groupe sur le site de la fosse 23 à NOYELLES-SOUS-LENS. L’apprentissage est une alternance de cours magistraux et de travaux dans la Mine-image, c’est un passage obligé pour tous. A l’issue de cette formation, il a 18 ans et il accède au poste de monteur en taille. Enfin, il va "faire du charbon" ! Comme beaucoup de ses collègues, il sera muté au fur et à mesure des fermetures des sièges et changera ainsi de fonction maintes fois : travail à l'abattage, traçage des voies, décadrage des galeries... Après la fosse 21/22 d’HARNES, il œuvrera à la fosse 3/15 de MÉRICOURT (de 1970 à 1977 en taille Edmond 40) puis au 24/25 d'ESTEVELLES où il finira sa carrière de mineur. Lors d’une visite médicale, le médecin lui découvre 10% de silicose et il doit remonter au jour.

Alain lors de la fête du travail 1er mai 1978, place du 21 Harnes

Il se retrouve ainsi jardinier du Directeur à OIGNIES, c’est le dernier poste qu’il occupe. Le 1er décembre 1990, quelques jours avant la remontée de la dernière gaillette au 9 (fin de l’extraction dans le Nord/Pas-de-Calais), Alain FOURNIER est admis à la retraite avec une pension anticipée obtenue dans le cadre des négociations syndicales et de la gestion de l'après-mine. Depuis, il est resté très actif ; il donne un coup de main à ses amis de la fosse 2 d’OIGNIES et à ceux du Musée d’HARNES pour entretenir la mémoire des hommes qui ont participé à l’épopée du charbon dans notre région. Alain FOURNIER est vraiment un personnage attachant avec lequel on ne voit pas le temps passer, puisse-t-il encore longtemps œuvrer pour sa passion !

 Georges TYRAKOWSKI-Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM


Date de création : 13/05/2014 20:37
Catégorie : Livres, récits, témoignages... - Récits-Rencontres
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Réactions à cet article

Réaction n°1 

par Famille_Junges_Serge le 27/12/2022 21:45

Bonjour de Moselle , je suis la 3eme génération de mineur dans ma famille et je reste abasourdis par le coût humain engendré par l'exploitation du charbon , ma famille ayant payé un lourd tribu sur l'autel sacrificiel du travail , moi-même silicosé et amianté , bravo pour votre travail pour ne pas oublié . SERGE .