La lampisterie
La lampisterie
La lampisterie est la salle la plus importante pour le mineur. Elle avait deux fonctions : la première était de fournir au mineur une lampe en état de fonctionner et la deuxième de pointer le mineur. La lampisterie était la dernière étape avant la descente.
Démontage d'une lampe électrique type ARRAS
Le mineur récupérait sa lampe au guichet de la lampisterie en échange d'un jeton. Le jeton autrement appelé "taillette" était différent en fonction des moments de la journée.
1.Carré pour le poste du matin (6h00 à 14h00).
2.Rond pour le poste de l'après-midi (14h00 à 22h00).
3.Triangle pour le poste de nuit (22h00 à 6h00).
C’est l’exemple du Centre Historique de Lewarde mais le code n’était pas forcément identique pour toutes les compagnies. Grâce à ce système on pouvait donc savoir que le mineur était descendu et dans quelle équipe il était. Si tous les jetons de la même forme n'étaient pas au tableau, le mineur était manquant.
Entretien des lampes à benzine
En outre, le jeton portait un numéro qui correspondait à une lampe portant le même numéro. Le mineur avait donc toujours la même lampe.
Distribution de lampes Groupe de Valenciennes
Dans la lampisterie, le préposé à l'entretien et au rangement des lampes s'appelle le ou la lampiste. Avant la nationalisation, ce métier était quasiment féminin. Il existe beaucoup d'histoires ou de chansons sur les amourettes nées entre lampistes et mineurs. La lampe de l'heureux élu étant beaucoup plus brillante que celle des autres!
Lampisterie, lampes à flammes
Les premières lampes étaient à huile, puis à benzine et pour finir électriques. La lampisterie était séparée en deux lieux. Le premier était l'endroit de stockage des lampes et le second celui de l'entretien et la recharge en benzine.
Lampes électriques
Dans les dernières années de l'exploitation minière, dans certains sièges, le mineur prenait lui-même sa lampe sur le banc de charge. Le lampiste était toujours chargé de l'entretien et surveillait la charge des lampes.
Taillettes
La fosse 5 de Divion 1952
En 1952, la lampisterie de la fosse est modernisée. Les « lampistes » qui distribuaient les lampes en échange de la taillette du mineur ont disparu. La lampisterie est désormais en libre service. Les mineurs prennent eux-même leur lampe au chapeau. Les lampes de ce siège sont toutes électriques : un phare est clipsé sur le casque du mineur.
Le mineur prend possession de la lampe, obtient un jeton qu'il donnera à l'encageur
La lampe est relié par un fil sur la batterie de ceinture. Le travailleur a donc une main libre pour travailler et dirige le faisceau de sa lampe avec l'orientation de sa tête. L'éclairage est du type "Elaul" avec deux ampoules de krypton : un éclairage intensif et autre réduit. Les lampes ont un commutateur à trois positions: intense, réduit (qui servait à faire un éclairage bas afin de ne pas éblouir un interlocuteur), arrêt total. Les lampes sont équipées de déflecteurs appropriés, le corps du projecteur est en bakélite.
Avant de prendre la cage, le mineur est allé à la lampisterie pour cherche son numéro de lampe. Il bloque le projecteur et glisse la batterie dans son support
La batterie SAFT est alcaline (potasse) cadmium-nickel et peut donner 15 à 16 heures d'éclairage intensif. Elle est beaucoup plus résistante par rapport aux batteries rechargeables au plomb-acide. La lampisterie est équipée de deux bancs de 51 lampes. Chaque charge permet d'avoir 102 lampes disponibles. La circulation et le développement de la lampisterie ont été étudiés afin de ne pas créer d'embouteillage. Les voies à sens unique canalisent les ouvriers et les dirigent vers leurs lampes. L'entretien de ces nouvelles lampes est simple. Il suffit de surveiller le niveau de liquide dans les trois éléments constituant la batterie et ajouter de temps en temps l'eau distillée quand il manque.
M. Davaine entretient des lampes
En revenant du bas, le mineur repasse principalement par la lampisterie pour la remettre en échange de son jeton.
Lampisteries
lampisterie fosse 23 Noyelles
Fosse 4 Avion
Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM