Henriette De Clercq-Crombez
Henriette De Clercq-Crombez
Histoire d’un monument
Henriette est la fille de Benoît Georges Alexis Joseph Crombez et d’Henriette Françoise Josèphe Lefebvre née le 5 juillet 1812 à Tournai. Selon le souhait de son grand-père maternel, Piat-François-Joseph Lefebvre, riche spéculateur belge, elle épouse Louis François-Xavier de Clercq le 28 avril 1834. En effet, Louis François-Xavier est un banquier belge associé à la famille. Lui a une soixantaine d’années et elle 21.
Le couple a deux enfants et plusieurs résidences dont l’hôtel de Masseran à Paris mais aussi des biens dans le Nord Pas-de-Calais dont une résidence à Oignies. Henriette est, dès 1838, une jeune veuve qui délaisse sa résidence parisienne au profit de la ville d’Oignies.
Le château De Clercq-Crombez à Oignies
En 1841, elle fait effectuer un sondage dans sa propriété en vue de forer un puits d’alimentation en eau mais celui-ci tombe sur des veines de charbon de 170 à 180 m. A l’époque on pensait que le bassin minier, découvert dans le Nord en 1720, continuait logiquement en ligne droite. Les différents sondages, infructueux, se faisaient uniquement en direction d’Arras. C’était sans compter que les veines de Houille remontaient vers le Nord après Douai. L’histoire ne dit pas si le puits était vraiment destiné à trouver de l’eau ou du charbon mais sous l’égide de l’ingénieur Mulot, Mme De Clercq poursuit les sondages sur Dourges et Hénin-Liétard. En 1848, ils demandent une concession, les Mines de Dourges et la Mine à Oignies venaient de prendre leur essor.
Sondage dans la propriété de Mme De Clercq
Mme de Clercq meurt à 65 ans le 10 février 1878. Sa sépulture se trouve dans le cimetière d’Oignies. Oignies, qui vient de passer de l’état de village à ville, doit tout à cette patronne. Elle a profondément modernisé la ville avec des équipements urbains et collectifs (gaz, salle des fêtes, harmonies), des logements, l’église Saint Barthélémy avec son architecture unique. Elle est aussi mécène et bienfaitrice par l’aide apportée aux plus démunis.
Eglise Saint Barthélémy d'Oignies
Caveau d'Henriette De Clercq dans le cimetière d'Oignies
Après 1945, son château d'Oignies a servi comme centre de rééducation des Houillères. Il est encore en service en 2021 au sein d'un groupe de Cliniques privées.
La ville en hommage à sa bienfaitrice fait ériger un monument. Il est l’œuvre de l’architecte Henri BOUDIN et du sculpteur Charles CABY. L’ensemble, placé sur la place, est inauguré en 1913. La première guerre mondiale cause de gros dommages à l’édifice qui sera reconstruit à l’emplacement actuel et inauguré en 1932. Le bas-relief en bronze représente un mineur et une femme, allégorie de la ville d’Oignes. Mme de Clercq est visible dans le médaillon circulaire installé sur l’obélisque en porphyre servant de décor à la sculpture. Le monument est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Monument en hommage à la bienfaitrice de la ville d'Oignies
Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM