Le concasseur-broyeur BEIN
Le concassage du charbon avec le broyeur BEIEN
Siège 5 de Bruay
L'acheminement régulier des produits d'extraction est un problème très important, et tout ce qui peut causer des ennuis en ce domaine est activement combattu.
Parmi les « fauteurs de troubles », les gros blocs (charbon ou terres) occupent une place importante. Ils sont, en effet, à l'origine de nombreux incidents : ils occasionnent des accumulations aux points de chargement, ils tombent des convoyeurs à bande, encombrant ainsi les voies et nécessitant des travaux de nettoyage fréquents. Pour éviter ces incidents, les préposés aux points de chargement sont très souvent astreints à un travail supplémentaire : casser les blocs au marteau-piqueur. Enfin, les grosses gaillettes et les gros cailloux nuisent à la bonne utilisation du volume des berlines.
L'attaque d'un bloc par le cylindre broyeur
Un engin de concassage vient d'être mis en service au siège 5, qui supprime ces inconvénients. Cette machine, le broyeur à passage continu BEIEN, a été installée à la fosse 5, dans la voie 10 de 46ème, au-dessus du convoyeur à raclettes qui évacue la production des tailles 10 et 16.
L'engin se compose essentiellement d'un cylindre broyeur garni de dents de divers diamètres. Le concassage des blocs s'opère sous l'action écrasante de l'extrémité des dents, sans augmentation sensible de la proportion de fines et sans provoquer de poussière. Les terres contenues dans le charbon sont aussi réduites de façon impeccable.
Le cylindre, qu'entraîne un moteur électrique de 32 Ch, tourne dans un châssis type caisson oscillant. La pression d'appui nécessaire au fractionnement du charbon ou des terres est fournie par deux cylindres articulés montés entre le socle de la machine et l'élément oscillant ; ces cylindres font également office d'amortisseurs de chocs.
Stephan JURUSZ (à gauche) vient de remplacer la broche de cisaillement, et le broyeur a repris sa position normale (cylindre broyeur juste au-dessus du blindé). A droite, M. MAZIUK, porion. |
Le montage pivotant du cylindre broyeur assure un fonctionnement sans incidents, même en cas de surcharge éventuelle du concasseur ; par exemple, lors du passage de matières non broyables (bois, pièces métalliques ou cueurelles trop dures), la broche d'un coupleur de cisaillement est cisaillée ; ceci fait remonter automatiquement le caisson oscillant, par la mise sous pression des cylindres au moyen d'air comprimé : le passage étant libéré, le convoyeur blindé continue à véhiculer son chargement, et ainsi, aucun débordement ne se produit à l'avant du broyeur. L'arrêt de fonctionnement du broyeur ne dure d'ailleurs que très peu de temps ; en effet, le cisaillement de la broche est immédiatement signalé à grande distance par un sifflet automatique à air comprimé, et le placement d'une nouvelle broche ne demande que quelques secondes.
En position haute, l'un des deux éléments articulés qui font remonter le caisson et le cylindre en cas de cisaillement. |
De très faible encombrement (2,35 m. de longueur, 1,62 m de hauteur — châssis relevé au maximum —, 1,6o m de largeur), le broyeur BEIEN est un engin extrêmement utile. Le travail de concassage qu'il accomplit à proximité des chantiers d'abattage garantit une évacuation sans dérangements tout en ménageant les engins de transport qui sont installés derrière lui.
Mathias TOTH pour l’APPHIM
Source : Lampe au Chapeau 1960, col APPHIM