Le docteur Schaffner mineurs du monde
ERNEST SCHAFFNER, HÉROS DU DÉVOUEMENT SOCIAL.
Conférence de Mineurs du Monde 21 / 05 / 15 LENS
Pour son magazine n°87 de décembre 2013, GAUHERIA (Association d’Éducation Populaire et d’Intérêt Général créée par des historiens il y a une trentaine d’années et qui se donne pour mission d’étudier la passé de la Gohelle) avait demandé à Philippe ROGER, Maître de conférences à LILLE 3, de rédiger un article sur le Docteur Ernest SCHAFFNER (1901-1966), médecin, homme politique et Maire de LENS. D’origine alsacienne, celui-ci était arrivé dans la ville en 1928 et il y est resté jusqu’à sa mort en 1966. Dans cette biographie historique de celui qui est considéré à juste titre par beaucoup comme la personnalité la plus emblématique de LENS et des environs, l’auteur avait décidé de se concentrer surtout sur les aspects politiques du personnage (Maire de LENS de 1947 à 1966, Conseiller Général de 1951 à 1966 et Député de 1958 à 1966) et à son action sociale dans la ville. Sollicité sur le même thème par Christian MORZEWSKI dans le cadre du programme Mineurs du Monde, Philippe ROGER a choisi cette fois de décrire l’action médicale et sociale du Dr SCHAFFNER au sein du Conseil Général du Pas-de-Calais dont il a été longtemps le Vice-Président chargé du 2ème Bureau ̎Social et sanitaire ̎, celui dont le budget représentait à lui seul plus de 50 % de celui de l’instance départementale.
Le n° 87 de Gauheria de décembre 2013
Les premières missions médicales d’Ernest SCHAFFNER avant son arrivée à LENS (1924-1928)
Ernest SCHAFFNER est né en 1901 à STRASBOURG en territoire allemand. Il fait ses études secondaires dans le lycée (gymnasium) de la ville où il a la chance d’avoir eu Albert SCHWEITZER comme professeur de philosophie et de théologie (celui-ci deviendra ensuite médecin humanitaire et décidera de s’installer jusqu’à la fin de sa vie en 1965 à LAMBARÉNÉ au Gabon où il fondera plusieurs hôpitaux avec sa femme Hélène, il obtiendra le prix Nobel de la Paix en 1952). Après son abitur (équivalent allemand du baccalauréat), le jeune Ernest entame des études de médecine et soutient sa thèse en 1924 à l’Université de STRASBOURG redevenue française depuis 1918. Jusqu’à 1928, il officie comme assistant dans différents sanatoriums en Alsace, à BLIGNY en région parisienne, à BUDAPEST et à BARCELONE ; il se spécialise ainsi dans la lutte contre la tuberculose, maladie qu’il a dû lui-même contracter au contact de ses très nombreux patients.
Les actions médicales et sociales d’Ernest SCHAFFNER à LENS de 1928 à 1940
Après la 1ère Guerre mondiale, le Pas-de-Calais est dans un triste état ; tout ce qui est à l’est d’une ligne LA BASSÉE-LENS-ARRAS-BAPAUME est totalement dévasté car ce fut très longtemps la ligne de front. Les fosses de la zone occupée ont été noyées par les Allemands et les installations de surface dynamitées ; on ne produit donc plus de charbon et la population minière est dans un état misérable. C’est une période de forte natalité (comme après chaque guerre) mais aussi de forte mortalité, notamment à cause de la tuberculose responsable d’un décès sur six dans la région. Le Pas-de-Calais est un département sinistré au point de vue de la santé, il y a trop peu de médecins et la politique de prévention est très insuffisante pour ne pas dire inexistante. A LENS, capitale du Bassin Minier, la situation est encore plus catastrophique. Malgré la reprise économique et la remise en état progressive des fosses, les conditions de vie et d’hygiène des mineurs et de leurs familles restent très difficiles et la tuberculose fait des ravages plus grands qu’ailleurs dans la population. C’est dans ce contexte en 1928 qu’Ernest SCHAFFNER arrive à LENS, il est nommé médecin-chef des dispensaires d’hygiène sociale (toute sa vie, il se considèrera comme un hygiéniste). Fort de ses expériences précédentes, il se donne comme objectif premier de soulager les nombreux patients victimes de la tuberculose mais aussi d’œuvrer pour éradiquer cette terrible maladie. En 1929, Alfred MAËS, Maire de LENS, lui demande de superviser la construction du nouvel hôpital communal en tant que médecin-chef ; l’établissement est inauguré en 1932, c’est l’un des plus importants de la région. Dès lors, l’action du Dr SCHAFFNER ne restera pas localisée à LENS, elle s’étendra à tout le Pas-de-Calais. Devenu un pneumologue respecté et écouté par les Politiques qui constatent que les mesures prises dans le secteur lensois donnent des résultats encourageants, il propose plusieurs programmes de prévention et participe activement à leur mise en œuvre :
- Création d’un réseau de dispensaires dans le Pas-de-Calais pour lutter contre la tuberculose. Vingt établissements sont construits dans le département (la plupart dans le Bassin Minier) ainsi que deux sanatoriums à CAMIERS pour les enfants et à HELFAUT pour les adultes. Ces hôpitaux sont équipés de matériel de radiographie et deviennent des centres de soin polyvalents où on soulage les patients et où on commence à vacciner les plus jeunes (le BCG est au point depuis 1924). Ernest SCHAFFNER intervient lui-même à LENS, AVION, BULLY-LES-MINES, HÉNIN-LIÉTARD et CARVIN ; il effectue de cent à deux cents radios par jour. Il est conscient que les rayons X constituent un danger pour les patients et qu’il ne faut pas en abuser mais en ce qui le concerne, il affronte le danger de façon un peu irresponsable, ce qui lui vaut de contracter une radiodermite dès 1930 ; celle-ci ne fera qu’empirer par la suite et il subira dix-huit opérations aux deux mains et de nombreuses amputations. Entre 1928 et 1939, on estime que le programme mis en œuvre par Ernest SCHAFFNER divisera par deux la mortalité due à la tuberculose dans le département.
- Participation à un programme mondial de lutte contre la silicose.
Ernest SCHAFFNER découvre la silicose dans le Pas-de-Calais. C’est l’Afrique du Sud qui possède de nombreuses mines de toutes sortes qui initie un programme de recherche sur cette nouvelle maladie reconnue désormais par le Bureau International du Travail et beaucoup de pays s’associent à la réflexion. La silicose est apparue en France avec l’augmentation de la productivité liée au machinisme (poussières de silice créées par l’utilisation des marteaux-piqueurs, perforateurs, excavateurs, …) ; c’est un mal irréversible qui détruit progressivement les bronches et inguérissable (on peut soulager le patient mais pas le guérir même si celui-ci arrête de descendre au fond de la fosse). Si au moins les chantiers d’abattage étaient arrosés en permanence et si les mineurs mettaient un masque ! Mais il faut produire du charbon, toujours plus… et les consignes précédentes préconisées par le Dr SCHAFFNER ne sont pas souvent respectées (le ̎summum d’irresponsabilité ̎ sera atteint lors de la bataille du charbon ; entre 1947 et 1952, le nombre de mineurs reconnus silicosés sera multiplié par dix !!!). Pour Ernest SCHAFFNER, au moins 15% d’entre eux sont touchés (25% pour le Parti Communiste d’alors). La plupart d’entre eux constituent des cas bénins (début de maladie) et on peut ralentir l’évolution de leur silicose en les faisant remonter au jour mais pour les autres, c’est déjà trop tard, ils devront cesser leur activité et termineront leur vie dans la souffrance (beaucoup, mais pas tous, seront reconnus invalides à 100% par une commission constituée de trois médecins). Cette maladie terrible sera une préoccupation constante pour le Dr SCHAFFNER qui fera beaucoup pour obtenir des indemnisations décentes des mineurs touchés et qui supervisera de nombreuses thèses d’étudiants-médecins visant à trouver de nouveaux traitements pour les soulager.
1940-1945 : Ernest SCHAFFNER, le médecin des résistants
En février 1940, Ernest SCHAFFNER qui avait été exempté du service militaire pour raison de santé est réincorporé pendant la drôle de guerre. Après la débâcle du mois de mai et l’armistice du 22 juin, il est démobilisé et reprend sa fonction de médecin. Conseiller municipal depuis 1935 dans l’équipe d’Alfred MAËS, il est suspendu de ses activités politiques par le Gouvernement de VICHY en décembre 1941 et il commence dès lors à organiser dans l’ombre la résistance médicale. Il crée le Réseau Notre Dame qui rassemble tous les praticiens désirant lutter contre l’Occupant et ceux-ci ne sont pas forcément nombreux ; dans son ensemble, la corporation médicale, sans doute un peu déçue par les échecs des programmes sanitaires successifs de la IIIème République (alcoolisme, tuberculose, mortalité infantile, …) ne voit pas forcément d’un mauvais œil le changement de régime qui s’annonce et qui promet la reprise en main d’une société un peu trop libertaire et dont les excès ont mené à la défaite : ̎Travail, Famille, Patrie ̎ devient le leitmotiv officiel. Il est d’ailleurs intéressant de constater que beaucoup de médecins qui étaient des pétainistes modérés pendant la période de l’Occupation deviendront communistes à la Libération… Le Dr SCHAFFNER, lui, était socialiste bien avant le début du conflit et il le restera jusqu’à sa mort. Pendant toute la guerre, il organise, au péril de sa vie et au nez et à la barbe des Allemands, des systèmes de camouflage des résistants, des réfractaires au STO, des juifs, … Toutes ces actions lui vaudront la reconnaissance éternelle de la population et le respect des Elus de toutes les familles politiques eu égard à son immense courage et à son rôle dans la lutte contre l’Occupant. En octobre 1944, il recevra la médaille de la Résistance ; de 1948 à 1959, il présidera l’Association départementale des Forces Françaises Libres.
1945-1966 : l’œuvre médicale d’Ernest SCHAFFNER, Maire de LENS, Conseiller Général et Député
Ayant besoin d’appuis et de financements pour continuer sa lutte obsessionnelle contre la tuberculose et la silicose et pour participer à la mise en œuvre de programmes médicaux et sociaux nouveaux dans le Pas-de-Calais, un département considéré comme sinistré dans ce domaine, le Dr SCHAFFNER se lance dans une carrière politique en 1947. A l’époque, il est perçu comme un militant socialiste un peu singulier :
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c’est un alsacien qui n’a aucune racine locale dans le Pas-de-Calais ;
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c’est un médecin alors que beaucoup de responsables SFIO sont des enseignants (quand il sera au Conseil Général, il travaillera sans le moindre problème avec le Dr POUGET, Maire de Droite du TOUQUET) ;
- c’est un laïc modéré donc non obsessionnel comme la plupart des autres Elus de son parti ;
- c’est un spécialiste de tous les problèmes de médecine et d’hygiène et, à ce titre, il veut être reconnu comme un expert et un notable incorruptible (au-dessus des magouilles électorales de toute sorte…).
Après avoir repris la ville de LENS au PCF avec le soutien du MRP en décembre 1947 (Auguste LECŒUR, Sous-Secrétaire d'État à la production charbonnière récemment révoqué avec les autres Ministres communistes est le Maire en place depuis le 23 avril 1945), il se présente et est élu au Conseil Général du Pas-de-Calais en octobre 1951. C’est bien entendu dans le domaine de la santé qu’il officiera et qu’il deviendra un acteur primordial et incontournable du vaste programme de médicalisation du département qui s’articule autour de deux axes :
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la modernisation des hôpitaux : jusqu’en 1939, ces établissements publics qui sont dans un triste état sont réservés aux indigents, les nantis se faisant soigner dans les cliniques privées. On décide de moderniser tous les hôpitaux en augmentant le nombre de services, en embauchant un personnel qualifié et en multipliant le nombre de lits.
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l’humanisation des hôpitaux : on décide de supprimer les salles communes et de limiter à deux ou trois le nombre de patients par chambre. Les établissements sont entourés par des parcs de verdure avec des arbres, des espaces de promenade ; à l’hôpital de LENS, il y aura même une volière…
La tuberculose qui était l’obsession d’Ernest SCHAFFNER est presque vaincue grâce à la généralisation de la vaccination BCG, la mise en service de nouveaux antibiotiques comme la streptomycine découverte en 1946 et la mobilisation générale des médecins contre la maladie à tel point que les deux grands sanatoriums de CAMIERS et d’HELFAUT deviennent obsolètes. Le Dr SCHAFFNER propose de les utiliser pour accueillir les enfants ̎arriérés ̎ (on appelle ainsi les élèves du primaire qui, pour diverses raisons, sont en grosse difficulté scolaire), des études montrent en effet que beaucoup des écoliers du Pas-de-Calais (environ 15 %) ont un niveau très inférieur aux ̎normes nationales ̎ et qu’ils devraient être plutôt accueillis et suivis dans des établissements spéciaux…
D’autres priorités font aussi partie des programmes de santé publique :
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l’amélioration de l’hygiène dans tous les lieux publics (hôpitaux, écoles, …) ;
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la protection des habitants contre la poliomyélite dont le vaccin est opérationnel depuis 1950, ne dit-on pas à l’époque à LENS que le canal servant au transport du charbon (devenu l’A211 aujourd’hui) est un réservoir à polio ? ;
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le développement de la médecine scolaire : à LENS, c’est la Municipalité qui prend totalement en charge le coût de la surveillance des écoliers ;
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le traitement des problèmes liés à l’alcoolisme très développé dans les milieux ouvriers et agricoles ;
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la lutte contre l’émergence du cancer qui se développe après 1950 suite au vieillissement de la population, des actions communes des hôpitaux du Pas-de-Calais avec le CHR de LILLE (collectes de sang contre la leucémie, campagnes de prévention diverses, …) sont mises en œuvre mais la maladie progresse et fait des ravages, le traitement récent par les radiations (bombe au cobalt) ne sauve qu’un malade sur trois s’il est détecté suffisamment tôt ;
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la prise en compte des problèmes de santé mentale : le Pas-de-Calais est sous-équipé en établissements susceptibles d’accueillir ce type de malades ;
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la baisse de la mortalité infantile : on construit des maternités et on ouvre des services de pédiatrie mais on prend conscience qu’il faut aussi rendre les logements plus salubres et offrir aux enfants une eau et un lait de qualité, la mortalité infantile sera ainsi divisée par quatre entre 1950 et 1960 ;
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l’assainissement du réseau d’eau potable : dans le Bassin minier, ce n’est pas forcément une priorité pour les Houillères qui fournissent l’eau à leurs salariés ;
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la défense des espaces boisés (le Pas-de-Calais ne compte que 2% de sa surface en forêts), le Dr SCHAFFNER se mobilise particulièrement pour sauver la forêt de Clairmarais promise à être rasée et c’est lui qui parle le premier de réaliser une base de loisirs domaniale à OLHAIN (le Parc départemental de nature et de loisirs sera créé en 1973).
Cependant, le Dr SCHAFFNER comprend bien que tous ces programmes de santé publique ne pourront être menés à terme si on n’augmente pas le nombre de soignants, il faut donc former et recruter davantage de médecins et de personnels paramédicaux. Mais comment peut-on attirer dans le Pas-de-Calais, un département peu attrayant à l’époque, des jeunes praticiens qui ont fait toutes leurs études à LILLE ? Ne serait-il pas logique et même souhaitable que ce département, gros bassin de population, ait lui aussi sa propre Faculté de Médecine ? Le Dr SCHAFFNER a bien sûr posé cette question publiquement maintes fois, il n’est donc pas étonnant qu’il n’ait pas que des amis parmi ses confrères universitaires lillois… En ce qui concerne les infirmières, beaucoup de celles qui sont en place ont été recrutées pendant la guerre sur la base du volontariat et leur titularisation sans diplôme pose problème (conflit du Dr SCHAFFNER avec le PCF sur ce sujet). Le Docteur parvient à imposer de vraies formations et à augmenter le nombre d’écoles de la Croix Rouge. Il souhaite également créer plus de laboratoires d’analyses médicales (biochimie, bactériologie, immunologie, sérologie) car il n’y en a qu’un seul dans le département et de ce fait, les résultats se font trop attendre, ce qui diminue l’efficacité des traitements. Les personnes âgées ne sont pas oubliées et de nombreuses maisons de retraite sont construites (celle de l’Hôpital de LENS est remarquable). Quant aux assistantes sociales, relais indispensable du corps médical sur le terrain, leur nombre est aussi insuffisant et il faut y remédier.
L’Elu SCHAFFNER a bien conscience que tous ces programmes très ambitieux ont un coût faramineux mais dans son esprit, la santé n’a pas de prix. Les soucis financiers causés aux Collectivités locales ne doivent pas occulter les problèmes humains. Pour ce qui est de la journée d’hospitalisation, elle doit intégrer les investissements de l’établissement ; les relations d’Ernest SCHAFFNER avec les Caisses de Secours et en particulier avec celles des Mines qui sont de mauvaises payeuses n’ont donc pas toujours été au beau fixe ! Arrêtons là l’énumération de toutes les actions entreprises et dont la liste n’est pas exhaustive, l’œuvre du Dr SCHAFFNER semble infinie… Ce médecin politique, visionnaire et prophétique a eu une destinée incroyable ! Il y a certainement des SCHAFFNER dans d’autres départements mais le nôtre est mort jeune, à 65 ans, victime d’une crise cardiaque liée sans doute aux traumatismes causés par les rayonnements. Le 23 septembre 2016, ce sera le cinquantième anniversaire de son départ, espérons que les collectivités sauront organiser des commémorations à la hauteur de l’œuvre de ce personnage hors du commun, un ̎vrai héros du dévouement social ̎.
Georges TYRAKOWSKI pour l'APPHIM
Côte à côte, à l’entrée du Centre Hospitalier de LENS, les stèles d’Ernest SCHAFFNER et d’Alfred MAËS. Photos GT
SCHAFFNER ERNEST-HENRI-FRÉDÉRICDOCTEUR EN MÉDECINE A LENS (PDC)TRENTE-CINQ ANS DE SERVICES CIVILS ET MILITAIRES. MÉDECIN D’UNE COMPÉTENCE ET D’UN COURAGE EXEMPLAIRES.N’A CESSÉ DE SE DÉVOUER DEPUIS VINGT-HUIT ANS AVEC UN SENS SOCIAL ADMIRABLE AU SERVICE DE LA POPULATION DE LA RÉGION DE LENS. ATTEINT D’UNE RADIODERMITE GRAVE ET QUI LUI A VALU DE SUBIR DIX-SEPT INTERVENTIONS CHIRURGICALES. A TENU À ASSURER SANS DÉFAILLANCE LA DIRECTION DU CENTRE HOSPITALIER DE LENS À LA TÊTE DUQUEL IL A TOUJOURS FAIT PREUVE DES PLUS HAUTES QUALITÉS PROFESSIONNELLES.NOBLE ILLUSTRATION DE LA MÉDECINE FRANCAISE, MÉRITE LA RECONNAISSANCE DE LA NATION.RENÉ COTYPRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUEEDGAR FAURE, BERNARD LAFAYPRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES 18 MAI 1955 MINISTRE DE LA SANTÉ ET DE LA POPULATION |
Inscription sur le côté de la stèle d’Ernest SCHAFFNER édifiée en 1955.