Le carrefour de la belle femme

L’HISTOIRE DU CARREFOUR DE LA "BELLE FEMME"

Ce carrefour est aujourd’hui un rond-point situé sur la limite entre LENS et LIÉVIN, c’était un croisement de rues qui reliaient quelques-unes des fosses de la Compagnie de LENS.

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Tous les Lensois et Liévinois connaissent bien cet endroit qui marque la frontière entre les deux cités. Au début du siècle précédent, il y avait là un café très célèbre tenu, semble-t-il, par une femme superbe qui attirait de nombreux Mineurs à la sortie des fosses et qui n’hésitaient pas à faire un détour pour venir la voir ou pour tenter leur chance auprès d’elle. Les hommes donnèrent bien vite à ce carrefour et au bistrot les noms de ‘’Belle Femme’’.

 L’ancien café est devenu une église évangélique aujourd’hui ; le dancing,
c’était la partie basse peinte en blanc (vers la fosse 3). Photo GT

Il paraît qu’un jour, en 1912, la belle dame a tout quitté et qu’elle s’en est allée en Amérique avec un beau mineur ; les tourtereaux voulaient y faire fortune et avoir une nouvelle vie. Mais l’épouse trompée ne l’entendait pas de cette oreille et elle décida de récupérer son mari en allant le rechercher aux États Unis. Elle dépensa toutes ses économies pour faire la traversée de l’Atlantique et elle s’embarqua le 10 avril 1912 en soirée à CHERBOURG sur le plus beau et le plus rapide navire de tous les temps, il s’appelait le ‘’Titanic’’… 2201 personnes ont embarqué sur le bateau et parmi elles 21 Français. Le dimanche 14 avril à 23h 40, au large de Terre-Neuve, le grand paquebot théoriquement insubmersible heurta un iceberg et il coula à 2h 20. On dénombra entre 1490 et 1520 morts (nombre définitif encore inconnu aujourd’hui). 16 Français étaient parmi les survivants mais pas notre épouse éconduite qui n’a donc jamais revu son mari. L’histoire ne dit pas si celui-ci est revenu ensuite en France avec ou sans sa belle et s’il a fait fortune en Amérique.

Le Titanic, le ‘’roi des mers’’, à son départ de SOUTHAMPTON le mercredi
10 avril 1912 en début d’après-midi pour son escale en soirée française à
CHERBOURG transportait au moins une lensoise. Photo wikipédia (domaine public)

Le café-dancing de la Belle Femme a été repris par d’autres propriétaires. Dans les années 60-70, c’était un lieu de sortie très apprécié des jeunes lensois, des orchestres locaux tels Pietro Valentini s’y produisaient souvent. Le café était aussi le siège d’un club de football-loisir : le Diana LENS. Les bâtiments sont occupés aujourd’hui par l’Église évangélique.

Pour l’ouverture du Louvre-Lens qui se trouve à moins d’un km sur le carreau de la fosse 9, on a aménagé le carrefour en rond-point au centre duquel on a installé la statue d’une muse mais ce n’est pas une représentation de la Belle Femme qui était un peu plus habillée pour recevoir les Mineurs.

Statue de muse au centre du rond-point de
la Belle Femme. Photo GT

Georges TYRAKOWSKI, fils de mineur

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Date de création : 15/03/2016 18:13
Catégorie : Livres, récits, témoignages... - Récits-Enfants de mineurs
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Réactions à cet article

Réaction n°2 

par potente le 13/08/2022 18:35

Mon grand père a tenu la billetterie dans les années 40. Il habitait avec ma grand mère au numéro 179 de la rue Paul Bert, la maison en contre- bas.  Maman devait aller y guincher le Samedi soir, je le suppose car à la fin de sa vie elle aimait particulièrement une émission 1 2 3 Dansez  sur Vosges tv ou elle écoutait avec ravissement les accordéonistes.


Réaction n°1 

par Annick le 17/05/2016 22:04
Bonjour,                                                                                                             Je me souviens trés bien de ce lieu.                                                                   Le dancing s'appelait je crois " le Normandy"                                                     Adolescents vers les années 1967, nous allions y chercher un saladier de frites le dimanche soir,vers 19 heures, en attendant de retour de notre mère.       Nous ne l'accompagnions pas à chaque fois , quand elle se rendait au sanatorium d'Helfaut pour visiter notre père malade.                                       La police était souvent présente à ce moment là pour interrompre les bagarres fréquentes à la sortie du bal                                                                             .En face du dancing, une station service ESSO approvisionnait les Simca 1000 ,Dauphines,Arondes...                                                                                       La maison du "petit boucher"( à cause de son petit magasin )occupait l'angle opposé du carrefour.                                                                                        Les maisons de la résidence " Le Chène" sont apparues à cette époque.
Annick