La musette et L'boutelot
La musette et l'boutelot
Le mineur ne remontait jamais en surface pour manger. Tout se passait au fond, parfois les chantiers étaient tellement exigus que le mineur prenait son casse croûte, appelé "briquet" dans la taille même. Le mineur aurait perdu trop de temps et d'efforts pour quitter le chantier! En quittant sa maison, le mineur emportait sa musette, une sorte de sacoche ou sac que le mineur avait généralement fabriqué.
Photo André Paillart
Il existait toutes sortes de musettes : en simple toile ou en cuir pour ceux qui en avait les moyens. Bien souvent, les mineurs récupéraient des morceaux de bande en caoutchouc des convoyeurs pour fabriquer leur musette. Dans cette musette, la femme du mineur y avait placé des sandwiches et une gourde en aluminium appelée "boutelot". La gourde était généralement remplie de "jus de chaussettes" ou jus de « chirloute », c'est à dire du café bien délavé. Il n'y avait jamais d'alcool dans le boutelot car il était formellement interdit d'en voir au fond.
Musée de la Mine Oignies
Pendant le travail, la musette devait être placée en hauteur suspendue sur le boisage. D'abord, cela évitait qu'elle prenne trop d'humidité et empêchait quelque peu les rongeurs de s'y introduire. Combien de galibots n'ont jamais retrouvé leur premier briquet par méconnaissance des usages du fond!
Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM