Comme un mineur
Faner les pommes de terre,
COMME UN MINEUR A LA REMONTE !
Quand le moment de la récolte des pommes de terre est arrivé, avec mes deux voisins, nous sommes heureux, car arrive aussi la promesse d'une soirée agréable.
Chaque année, nos pères nous donnent en effet la responsabilité de nous occuper des fanes séchées qui traînent dans le potager. Alors, nous ratissons et formons de beaux et gros tas, parfois sous le soleil, d'autres fois sous la pluie, toujours avec énergie !
A la fin de la journée, papa vient allumer notre feu de joie. Assis autour du feu où les fanes se consument allègrement, nous profitons de la chaleur du feu et de la belle lumière qui illumine cette veillée. Il nous faut entretenir la flamme. Doucement, le feu donne des braises. Quand c'est le bon moment, nous y glissons quelques patates récupérées dans les champs. A l'aide d'un bâton de notre fabrication qui devient tisonnier, tour à tour, nous retournons les pommes de terre. Il faut être vigilant ! La cuisson des pommes de terre, ça ne s'improvise pas ! Puis, tant bien que mal, en nous brûlant les doigts, nous les épluchons.
Quel délice ! Ces patates ont le goût du brûlé et des joies simples.
Rentrée à la maison, après notre somptueux souper entre voisins, j'aime me regarder dans la glace. J'ai le visage maculé de gris et de noir comme un mineur à la remonte.
Nous avions déjà inventé la fête des voisins autour d'un barbecue.
Nicole SZYMANSKI, Fille de Mineur