Michel HACHIN aux usines de Mazingarbe

Michel HACHIN, salarié dans les usines de plastiques du Groupe de BÉTHUNE dans les années 60-70, une victime de l’amiante qui se bat pour faire reconnaître sa maladie…

Michel HACHIN est né en 1949. Son papa Adolphe, ouvrier dans la chimie à MAZINGARBE, a rejoint l’entreprise Éthylène-Plastique en 1951 et y a fait presque toute sa carrière, il était le délégué FO de l'usine.

Michel, lui, a travaillé dans cette société de 1966 jusqu'en 1969. Son embauche a été facilitée par le fait que, grâce à son papa, il a pu effectuer quelques séjours pendant les vacances scolaires où il a pu montrer son sérieux. Il a travaillé dans l’équipe de maintenance du service ‘’Mécanique’’ : entretien des machines (compresseurs surtout) et des vannes, remplacement des joints sur les tuyaux de vapeur (base amiante), réparation des fuites, … Tous ces travaux s’effectuaient dans les bâtiments de mécanique, de chaudronnerie et de granulation (le polyéthylène sortait de l’usine en sacs de granulés de marque Plastilène).

Éthylène-Plastique fait alors partie du groupe CdF Chimie. La société qui était en 1958 capable de subvenir à la quasi-totalité du marché national (8000 t/an) commence à ne plus être rentable depuis le début des années 60 car le gaz éthylène (la matière première dite ‘’le monomère’’ du polyéthylène) n’est plus produit à partir de la distillation du charbon gras dans les cokeries du Bassin Minier, il faut l’importer d’Allemagne, ce qui en augmente le coût de production. D’autre part, le procédé ICI de fabrication du polymère (polymérisation à 200 °C sous une pression de 1500 bar obtenue avec d’énormes compresseurs très énergétivores) devient obsolète dès lors qu’on a réussi à utiliser de l’éthylène provenant de la distillation du pétrole (moins cher à extraire) pour fabriquer toute une gamme de plastiques à des pressions beaucoup moins élevées et ayant des propriétés plus intéressantes. La fermeture d’Éthylène-Plastique à MAZINGARBE devient dès lors inévitable, la société réussit à tenir jusqu’en 1970. Tout ce qui est récupérable est alors réinstallé à LILLEBONNE (site de pétrochimie en Seine Maritime), quelques bâtiments sur le site de MAZINGARBE sont réutilisés par l'usine voisine d'ammonitrates de CdF Chimie pour y fabriquer les sacs plastiques ʺPlastimondeʺ pour l’expédition de ses engrais.

Adolphe, le papa de Michel, refuse, à quatre ans de la retraite, de partir sur LILLEBONNE. Le polyéthylène continue d’être transformé dans un atelier sur le site de MAZINGARBE mais il n’est plus fabriqué sur place, il arrive de LILLEBONNE. Adolphe est affecté au service ‘’Coloration’’ jusqu'à sa retraite en 1975.

Michel, quant à lui, quitte l'usine pour partir dans la société Ammonia de WINGLES (1969-1970) puis à la Bourguignonne d'Application Plastique (fabrication de bouteilles plastiques, groupe Solvay) située sur le carreau de la Fosse 11 de GRENAY (1971-1973). Il travaille ensuite quelques années dans l'usine SICOPAL à l'entretien des machines qui appartient aussi à CdF Chimie. Il quitte cette entreprise suite à un désaccord avec la hiérarchie (promesse non tenue) et il exerce alors de très nombreux métiers jusqu’en 2016 : négociateur en immobilier, chargé de recouvrement de créances dans un service contentieux, travailleur indépendant dans le génie climatique, responsable de service juridique, technico-commercial en adoucisseurs d’eau, VRP pour un procédé de réception de chaînes TV par parabole, manager en phytothérapie pour plusieurs sociétés. Quelle carrière !!! Entre temps, en 1999/2000, Michel a réussi, à l’âge de 50 ans, à obtenir un DEUG ‘’Gestion des ressources humaines’’, chapeau l’ami !

Après cinquante ans de travail et une carrière vraiment riche, c’est l’heure d’une retraite bien méritée prise en 2016 ! Michel pourrait en profiter pleinement mais il a des soucis de santé dus à l’amiante, il pense avoir été très exposé quand il a travaillé dans le plastique à la fin des années 60. En 2017, iI se bat pour faire reconnaître sa maladie professionnelle et ce n’est pas facile car les entreprises en question (et notamment Éthylène Plastique) qui n’étaient pas désamiantées à l’époque ont disparu depuis bien longtemps. Pour finaliser son dossier, il recherche des collègues de cette époque qui auraient le même souci ou des témoignages, n'hésitez pas à nous contacter (apphim@apphim.fr) si vous êtes dans ce cas.

                                                                                                                            Georges TYRAKOWSKI pour l'APPHIM

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Michel HACHIN, après cinquante ans de travail, ne peut profiter pleinement d’une retraite bien méritée à cause d’une maladie professionnelle évolutive due à l’amiante. Photo GT

L’énorme complexe carbochimique de MAZINGARBE dans les années 60. Photo CDF Archive APPHIM


Date de création : 13/11/2017 13:50
Catégorie : Livres, récits, témoignages... - Récits-Rencontres
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