Les polonais
L'immigration polonaise, généralités
La première vague d’immigration remonte à 1906 et 1913. Ces mineurs arrivent pour la plupart de la région industrielle d’Allemagne : la Westphalie. Ils fuient alors la répression prussienne.
La vague d’arrivée la plus importante remonte à 1920. A l’époque la main d’œuvre est manquante à cause de la première guerre mondiale, de ses morts et de ses invalides. Le 3 septembre 1919 une convention est signée entre la Pologne et la France. Un commission française étudie les dossiers des candidats à l’arrivée en France, fuyant le chômage important en Pologne.
Photographie d'embauche Mines de Lens
L’état physique des émigrés était étudié : les femmes enceintes étaient refusées par exemple. Une fois les candidatures acceptées les polonais arrivaient par voie ferrée vers Toul ou par la mer dans les ports du Havre et de Dunkerque. 400000 polonais arriveront. Les conditions de vie d’immigrés étaient très dures. Ils arrivaient sans le sou, souvent sans famille et étaient logés par les mines dans des maisons où se trouvaient déjà quatre ou six autres familles. Les Houillères apportaient un maigre mobilier retenu sur leur salaire. Les commerçants dépendant des Houillères avaient ordre de faire crédit.
Camps polonais à Marles les Mines
Mais l’accueil de ces polonais a très délicat avec un sentiment anti-polonais très fort dû à la notion « d’étranger » arrivant en masse avec des coutumes différentes de la population locale mais aussi une extrême pauvreté sources de divers excès souvent mal perçus par les habitants. Ironie de l’histoire c’est maintenant certains descendants de ces immigrés qui soutiennent l’électorat nationaliste.
Expulsion de familles polonaises suite à un mouvement de grève 1934 Leforest
Très rapidement, les immigrés se sont réunis pour défendre leurs intérêts et leurs habitudes. Des paroisses polonaises se créent autour de 46 prêtres polonais qui les avaient accompagnés. Ce fut ensuite le tour d’associations religieuses, d’assistances sociales et culturelles. Les commerces ont enfin trouvé leur place dans les villes. La grande majorité des polonais, venant au départ pour assurer un petit pécule, sont restés après avoir fondé famille : seulement 60000 sont repartis.
Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM