Le bon temps des colonies
LE BON TEMPS DES COLONIES DE VACANCES DES HOUILLERES DU BASSIN DU NORD ET DU PAS DE CALAIS
Les meilleurs souvenirs de ma jeunesse sont ceux de l’époque où chaque été je partais en colonie de vacances avec le comité d’entreprise des Houillères du bassin du Nord et du Pas de Calais. Chaque année le plaisir de quitter ma rue située à l’extrémité de la cité Darcy à Hénin-Liétard était à chaque fois renouvelé quand arrivaient les grandes vacances scolaires d’été. C’était l’occasion de changer d’air, souvent avec mes cousins ou avec mon copain Robert qui habitait près de chez moi. J’étais l’enfant unique d’un couple d’ouvriers qui n’avaient pas les moyens de partir eux-mêmes en vacances mais qui tenaient absolument à ce que je puisse découvrir d’autres régions de France et que je fasse connaissance avec la vie en communauté entouré de jeunes. Je découvrais à chaque nouvelle session à laquelle ils m’inscrivaient tant que j’avais le droit d’y participer. Il se fait donc que dès l’âge de 6 ans jusqu’à l’âge de 14 ans chaque année, je préparais ma valise suivant la liste des vêtements et accessoires de toilette établie par le comité d’établissement gérant les colos et soigneusement étiquetés par ma mère, pour découvrir de nouveaux horizons et compagnons.
La première année, en 1955, et pour la première fois de ma vie, je découvrais à 6 ans la mer. Ce n’était pas celle du Nord ni celle de la Manche sur la côte d’Opale mais le grand Océan Atlantique en Vendée dans la région des pays de Loire aux Sables-d’Olonne plus précisément. Tout petit, je quittais pour la première fois ma maison et mes parents pour une durée de trois semaines pendant laquelle, je suis persuadé, mon père et ma mère ont dû se poser énormément de questions quant à ma nouvelle vie de colon des HBNPC. De cette époque il ne me reste que peu de souvenirs sauf peut-être que la discipline était de rigueur pendant ces jours passés loin de chez moi et j’avoue que j’avais eu hâte de retrouver mes habitudes et la chaleur du foyer de mes parents à la fin de mon premier séjour en Vendée. …/...
La dernière année où je suis parti en colonie de vacances des HBNPC est l’année 1963, Je n’en suis pas certain mais il me semble que l’âge limite pour bénéficier de cet avantage était de 14 ans c’était donc à Venette dans l’Oise que je partais accompagné de mon fidèle copain Robert pour une dernière session. Paradoxalement, bien que ce fût la période la plus proche dans le temps, c’est celle qui me laisse le moins de souvenirs. Le rituel des vacances en colonie des HBNPC n’avait guère changé depuis ma première expérience aux Sables d’Olonne 8 ans plus tôt. Sauf que de petit garçon bien sage j’étais passé à adolescent un peu plus turbulent qui aspirait à autre chose pour meubler ses grandes vacances scolaires d’été. C’est peut-être pour cette raison que la routine s’étant installée je n’ai pas d’anecdote ni de faits particuliers qui ont marqués mon séjour à Venette. La vie de colon je l’avais connue sept fois auparavant et au retour chez mes parents je leur confiais que je préférerai, à l’avenir, ne plus partir dans un centre quelconque, même pour adolescents, afin de meubler mes loisirs d’été. Ce dernier épisode passé j’envisageais plus à l’avenir la solution du camping avec des copains ou mes cousins ce qui s’est produit durant six ans jusqu’à ma vingtième année puis après ce fut une autre histoire …
Hughes HAJDRYCH, fils de mineur