Epilogue

Epilogue

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Visites ministérielles

Fin mars, les sauveteurs allemands regagnent leur pays. M. Delafond reprend la direction des opérations, les mineurs de la Compagnie, étant équipés et formés aux mêmes appareils de sauvetage. Le 8 avril, les opérations de sauvetage sont définitivement arrêtées. Pendant ce temps la grève ne faiblit pas dans le bassin minier attisée par la découverte des treize rescapés et des rumeurs infondées. L'idée, que tout ce qui devait être fait ne l'a pas été, stigmatise la colère. Les journaux notamment ceux d'extrême-gauche relaient la polémique et la nourrisse. Début avril, 50000 mineurs sont en grève et des heurts avec les forces de l'ordre, des représailles envers les non grévistes, des sabotages...

Enterrement du soldat décédé lors des grèves

Des rassemblements ont lieu, le 10 à Lens, le 18 à Liévin qui tourne à l'émeute. La troupe se contente de défendre jusqu'à ce qu'un officier tombe blessé. La réplique se fait au sabre. Les renforts sont demandés. Clémenceau, ministre de l'intérieur, arrive à Lens le 20 pour les obsèques de l'officier tué lors des émeutes. Il consulte les Directeurs des sociétés houillères et des mineurs grévistes. Le lendemain, la troupe débarque par train avec pas moins de 7500 soldats. Des patrouilles, des arrestations sont organisées. Mais les émeutes éclatent dans tout le bassin à Denain, Douchy, Anzin. Les soldats sont au nombre de 25000 pour 70000 grévistes.

La grève

Cette grève dépasse le stade de la colère. Les mineurs prennent conscience de leurs conditions de travail très difficiles, leur faible salaire qui n'augmente pas malgré une hausse de la production, du non respect de la loi par les Compagnies qui imposent aux mineurs des heures supplémentaires non rémunérées. La sécurité est elle aussi insuffisante : mauvais boisage, manque d'aérage, dépôts de poussières, mauvaise utilisation des lampes de sûreté. Les négligences, les maladresses sont les causes des nombreux accidents. Pourtant, les violences, les actes de vandalisme, les blessés, les morts renversent l'opinion public qui attend un rétablissement rapide de l'ordre. Les syndicats sont accusés par divers journaux de jeter de l'huile sur le feu. Clémenceau intervient pour faire le médiateur fin avril. Il rappelle à l'ordre les Compagnies qui acceptent de rétablir les salaires au niveau de l'année 1902. La reprise du travail est progressive dans toutes les fosses. Durant le mois d'avril, les travaux du fond se poursuivent : remontée des cadavres mais aussi une dizaine de chevaux vivants ! Le 18 avril un sauveteur meurt asphyxié dans les travaux de la fosse 4, un feu est découvert dans Joséphine à 600m du premier. Il est impératif d'améliorer l'aérage afin de poursuivre les recherches. La remise en route du puits 4 début avril permet de nouvelles explorations, la remontée des cadavres durera jusqu'au mois d'août mais seulement 80% d'entre-eux pourront être identifiés. L'enquête judiciaire débutera le 17 avril mais le feu de Cécile ne sera accessible qu'au mois de juillet. Le souffle de l'explosion ayant projeté les barrages à l'intérieur de la zone close, le feu ne Cécile n'est pas à l'origine de la catastrophe.

Les rescapés et leurs familles

L'enquête prouvera après étude des cadavres, des bois, de l'état des galeries... que l'explosion aurait débuté dans la galerie Lecoeuvre, probablement due à une erreur humaine (lampe démontée, utilisation d'allumettes, coup de mine ...) et se serait propagée à une vitesse fulgurante à cause des poussières de charbon en suspension. Dans les travaux de la voie Lecoeuvre, une haveuse était utilisée pour l'abattage et dégageait beaucoup de poussières. Les conclusions de l'enquête apporte des indices, des hypothèses qui ne seront jamais confirmés totalement. Le bilan final sera de 1099 morts mais la catastrophe dite de Courrières ne fera aucune victime dans cette commune.

La solidarité

Les victimes ou leurs familles seront indemnisée par les fonds récoltés sous forme de rentes, bourses... Les chantiers sont remis en état dès l'autorisation officielle du 8 avril. Il faut attendre la fin de l'année 1906 ou l'année 1907 pour que l'extraction puisse se faire dans tous les puits touchés par la catastrophe.

Laboratoire de tests sur le grisou à la Fosse 3 de Liévin

Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM

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Date de création : 06/02/2014 21:55
Catégorie : Les dates-les personnes - Catastrophes-Catastrophe de Courrières
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