Un colon tout feu tout flamme

Mémoires d'un colon tout feu tout flamme

Me voilà devant la page blanche, je dois me   détendre pour que les souvenirs remontent à la surface…Les images, les sons, les émotions, et les anecdotes affluent en ordre dispersé…
Les instantanés de BUSSUS, VENETTE, MANZAT, ST GORGON LA MAIN et CHAMONIX, mes colos les plus marquantes, se bousculent au portillon de mes souvenirs. Des prénoms et des visages surgissent en vrac du tréfonds de ma base de données intemporelle…
Allez…mes doigts glissent lentement sur les touches de mon clavier…c’est parti !!!
D’Aussi loin que je me souvienne, j’étais un colon espiègle, rebelle, toujours partant pour les activités et surtout les bêtises !
 BUSSUS ! cette toute première colo fut celle du déchirement lié au premier éloignement de ma famille à l’âge de 7 ans, moment très vite dissipé par l’excitation de l’aventure avec un grand A pour moi qui n’avais jamais quitté le cocon familial !

Les frères FLUET à  Bussus : Didier, Pierre-Alain et Hervé


De BUSSUS et VENETTE mes deux premières expériences, je retiendrai :
 Les activités de bricolage, les ballades en chantant à tue tête par tous les temps : « un kilomètre à pied ça use ça use, un kilomètre à pied ça use les souliers… », les veillées durant lesquelles les sketches, les jeux et les chants s’enchaînaient dans un tourbillon tumultueux d’explosions de joie et de rires sans fin, qui finissaient par nous exténuer et nous emmener sur les chemins d’une bonne nuit réparatrice.
Les siestes obligatoires auxquelles je m’empressais d’échapper avec mes petits copains en sortant par la fenêtre du bungalow ou en les transformant en batailles rangées de polochons…
L’émotion que j’éprouvais en lisant les courriers de ma maman auxquels étaient toujours joints 2 chewing-gums.

De MANZAT je me souviens :

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Des cabanes construites au fond des bois dans lesquelles on passait une ou deux journées après avoir illuminé la nuit d’un feu de camp au son des guitares et des chants : Santiano, Stewball, les jolies colonies de vacances … autant de titres que l’on clamait tout en grillant des pommes de terre et des saucisses au milieu des braises.
De mon échappée en vélo lors d’une promenade durant laquelle je m’étais pris pour Raymond Poulidor en prenant la poudre d’escampette dans la montée d’un petit col. Arrivé au sommet rejoint par le moniteur, je me pris une engueulade mémorable…
Des joyeuses baignades au bord d’un lac dans une eau pas du tout tempérée !
De mon premier bisou ému à ma petite copine Brigitte…
SAINT GORGON LA MAIN : c’est surtout le côté sportif de cette colonie qui me revient mais pas seulement :
Le tournoi de foot inter-colos et villages durant lequel je m’illustrais brillamment en marquant plusieurs buts et en étant expulsé en finale !
Les très longues randonnées à pied ou à vélo avec bivouac de plusieurs nuits
Le kayak dans les eaux tumultueuses des rivières
Mon pote Richard avec qui je ne manquais pas de me faire repérer par des conneries en tout genre
Ma jolie petite brunette prénommée Marie
Mon mono Jean-Marc, instituteur à Arras, avec lequel j’ai entretenu une correspondance pendant plusieurs années
Les promesses de se revoir, échangées à la descente du bus, et pas très souvent tenues

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Vue sur le Mont Blanc, Chamonix

Je terminerai par ma dernière colonie passée à CHAMONIX en tant qu’ado surexcité avec des souvenirs à jamais gravés dans ma mémoire. Dès le départ, mes retrouvailles avec Richard et Edith, sa copine, mais aussi avec Caroline (mon béguin de l’époque) animèrent tout le long du voyage le fond du bus. Peu de personnes ont trouvé le sommeil durant ce trajet malgré les réprimandes de nos monos.
En fait de colo, j’ai passé beaucoup plus de jours et de nuits dans la montagne dans les tentes installées dans les prairies du parc de la Vanoise et autres endroits, que dans le château prévu pour notre séjour.
J’étais partant à chaque sortie ! Les longues randonnées en montagne agrémentaient nos journées. La découverte de la mer de glace et de l’aiguille du midi en téléphérique restent des moments d’émerveillement au sein de ces paysages somptueux.
Même les corvées de vaisselle, d’épluchure, de cuisson au réchaud à gaz et autres réjouissances ménagères lors de ces sorties, se passaient dans la bonne humeur et dans un joyeux désordre…
Mes escapades la nuit avec mes acolytes, notamment celle lors d’une fête dans un village voisin, nous valurent les fortes réprimandes de la part du directeur, plus du tout amusé par nos frasques nocturnes.
« AH LES JOLIES COLONIES DE VACANCES ! » MERCI PAPA MERCI MAMAN … comme chantait Pierre Perret.

Hervé FLUET, fils de mineur et  Ex colon agité

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Date de création : 22/10/2022 11:35
Catégorie : Livres, récits, témoignages... - Récits-Enfants de mineurs
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