Pierre Bachelet 2

Puits N° 6/14     Les compresseurs.' (photos tirées du site)

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.      Dans ce bâtiment se trouvaient les compresseurs qui marchaient tous en même temps pour  fournir une pression de 6 Kilogrammes. Le plus gros avait une puissance de 1500 chevaux.
.      Le plus petit était un très vieux compresseur entrainé par une courroie plate  en cuir. Ses poulies, plates, étaient résinées pour éviter que la courroie patine. Au moyen d'un fil de fer relié à la masse,aux rambardes de protection, on tirait de spectaculaires étincelles de plus d'un mètre de longueur au passage du raccord. (Electricité statique....)
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.    Quand un ouvrier fumait, la fumée avançait par saccades dans un bruit assourdissant.
.    Au fond du bâtiment, à droite de l'image se  trouvait le groupe alimentant les moteurs de la machine d'extraction.

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.     Les ventilateurs ou plutôt les Aspirateurs .(photo prise en 1968.)
.     Les deux ventilateurs que l'on voit devant les puits ne fonctionnaient pas en même temps; il y en avait toujours un en réserve. L' air était aspiré par un puits, par un sas  .
.     Une porte genre porte de garage manœuvrée par une manivelle  fermait le conduit qui n'était pas en service.
.     A droite, les bureaux des ingénieurs, à gauche le logement  du concierge.
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....(Au premier plan...ma voiture Ford Taunus 17 M.... MDR)

.Fosse 6 avant 1960.
Machine d'extraction.

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.        Deux moteurs à courant continu de très grand diamètres, ceci pour avoir du couple au démarrage, étaient placés de part et d'autre d' un tambour en forme de deux toupies placées dos à dos et munies de gorges destinées à recevoir les deux câbles cylindriques. Un homme pouvait se tenir debout dans le stator. ( Un peu comme cette image)

.       Le câble de la cage se trouvant à l'accrochage (au fond) se trouvait sur le petit diamètre au démarrage  car c'était lui qui subissait le plus d'effort: poids du câble plus poids du chargement...Ce câble s'enroulait sur les gorges en spirale. pour terminer sur le grand diamètre.
.     Le machiniste ne voyait pas les cages mais à l'approche du jour, des repères peints en blanc sur ces câbles le lui indiquaient.
.  Devant lui, deux vis sans fin faisaient monter et descendre des repères en forme de flèches lui indiquant sommairement la position des cages.
.    Les cages arrivées "à bon port", un coup de cloche bref  envoyé de l'accrochage  lui indiquait qu'il pouvait stopper la machine et poser les cages sur des taquets.
.    Les berlines pleines sorties et remplacées au moulinage (en haut) les berlines vides sorties et remplacées par des pleines à l'accrochage, (au fond) .....deux coups de cloche bref et c'est reparti comme en 14.
.   Il n'y avait   rien d"électronique mais cela marchait sans problème.
. Vitesse des cages, deux vitesses dont une personnel, plus lente. Le machiniste devait se mettre sur  position "personnel" pour ralentir la vitesse qui de toute façon ralentirait automatiquement par sécurité.
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.   Un levier poussé vers l'avant ou tiré vers l'arrière agissait directement sur les balais d'un potentiomètre qui inversait le courant et excitait plus ou moins les génératrices fournissant 500 volts en courant continu, se  trouvant dans la salle des compresseurs.




 Un appareil appelé  Karlik de fabrication tchèque traçait au moyen d'une plume sur une feuille de papier changée chaque jour,sous forme de graphique des courbes montant à chaque voyage pour que les ingénieurs sachent le nombre de voyages effectués par heure, par jour ainsi  la vitesse des cages pendant la remontée du personnel.

Le moulinage....(au jour)

Berline rivetée


.    Avant "la modernisation" les berlines, pleines de charbon étaient sorties des cages, poussées à la main par des ouvriers. Ensuite, glissées,"moulinées" sur le sol  en tôle d'acier mouillée, ces berlines étaient introduites dans des culbuteurs où elles faisait un tour complet sur elles mêmes se vidant dans une trémie.  Pour que le chargement ne tombe brutalement sur les toiles transporteuses, des distributeurs régulaient le déversement du charbon sur ces toiles qui les acheminaient, de toile  en toile au point de chargement des wagons..Au passage, le charbon était pesé par fragment de toile mais je ne sais pas comment.
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.      Le moulinage modernisé, les berlines étaient poussées hors des cage puis dirigées vers les culbuteurs sans intervention humaine via un circuit de rails .


.      Ce n'étaient plus des berlines en tôles rivetées mais des berlines en grosses tôles soudées et galvanisées, pratiquement inusables.De "mon temps" il n'y avait plus de femmes.Au 6, il n'y avait plus que quelques femmes au triage charbon.

Fosse 6 installations

Le convoyeur amenant les stériles à la mise à terril
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Le convoyeur sous abri transportant le charbon  vers le point de chargement des wagons.
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Passage couvert emprunté par les hommes pour se rendre ou revenir du puits. Relie la lampisterie qui se trouvait au dessus des lavabos ..au puits où descendent ou remontent le personnel et le matériel....dont le charbon.
. Les hommes descendaient ou remontaient à des horaires précis, le machiniste de la machine d'extraction devant mettre le matériel sur 'Personnel"..ce qui a pour effet de ralentir la vitesse des cages automatiquement et soulever la plume du Karlik, sécurité oblige.
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.   L'atelier des mécaniciens, ne pas confondre avec les abouts.
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Les cages étaient suspendues par l'intermédiaire d'énormes griffes, placées de part et d'autre des deux guides en azobé . Le poids des cages suffisaient pour les écarter. En cas de rupture des câbles, elles devaient se resserrer sur les guides et stopper le mouvement des cages.
. Au 6, l'accrochage se trouvait à 492 mètres . je ne me suis jamais posé la question de savoir si c'était à 492 m du sol ou du niveau de la mer.
Les tracteurs étaient des tracteurs électriques de 25 HP alimentés par une grosse batterie  ou par des tracteurs diesel dont l'échappement passait par sécurité  entre une série de plaques en acier inoxydables..
.      Au fond,les ouvriers  montaient  dans des grosses berlines pour être dirigés vers leur lieu de travail.
Briquèterie   Une briquèteries "privée" sans doute se trouvait derrière la mise à terril. On la dépannait à l'occasion "en douce" pour rendre service,sans être critiqués par nos chefs..

Pierre Bachelet, Mineur de fond pour l'APPHIM


Date de création : 08/02/2014 15:44
Dernière modification : 20/02/2014 07:51
Catégorie : Livres, récits, témoignages... - Récits-Mineurs
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