Pétrographie
LA PETROGRAPHIE
(Du grec pétros, pierre, et graphein, décrire : science qui a pour but l’étude des roches de l'écorce terrestre, au point de vue de leur composition minéralogique et chimique et de leur genèse).
Tronc d'arbre fossilisé, fosse 7 de Bruay, bowette 156 en 11° Sud Ouest
L’étude pétrographique du terrain houiller se bornait, jusqu'à ces dernières années, à l’identification des grès (cuerelles), des schistes (rocs), des intermédiaires schisteux rocs cuerelleux), facilement reconnaissables.
Chaque catégorie présentant des caractères à peu près semblables, cette étude ne donnait que fort peu de renseignements valables.
On reconnaissait aussi les phtanites, minces bancs dc silice noire annonçant la proximité du calcaire carbonifère, et un schiste (l’aspect un peu spécial, généralement foncé, connu sous le nom de gayet lourd et localement utilisé comme repère.
Ces gayets lourds, qui sont en fait des « tonstein », c'est-à-dire des roches à base d'argile presque pure, ont été étudiés depuis quelques années de manière très poussée au Laboratoire Géologique de Drocourt. Après leur réduction en lames si minces qu'ils deviennent transparents, ces tonstein sont examinés au microscope. On s'est aperçu que certains d'entre eux avaient des caractères tels qu'ils pouvaient servir dc niveaux repérés sur des étendues considérables (Par exemple, le tonstein Constance, intercalaire de la Veine N° 32. est connu d'Auchel à Valenciennes).
Le charbon, par son aspect extérieur, ne donne pas, ou peu d'indications. Par contre, son analyse chimique donne deux renseignements importants sur le plan géologique : la couleur des cendres et la teneur en matières volatiles.
Sur le premier point, nous citerons l’exemple suivant : au Siege 5, la Veine Poissonnière. Niveau repère marin, a été identifiée avec assez de certitude longtemps avant que l'on ne découvre dans son toit des fossiles d'origine marine, parce que ses cendres étaient violettes, fait très fréquent pour les veines marines, extrêmement rare par contre pour les autres.
Quant à la teneur en matières volatiles, en règle générale elle décroit avec la profondeur, à la verticale d'un point donné. Par exemple, le charbon de la veine la plus haute du Groupe de Bruay (la Veine M du Siege 6) donne 51 l'analyse 40 % de matières volatiles, contre I8 % pour la veine la plus basse.
Jean-Louis HUOT pour l’APPHIM
Source Lampe au chapeau 1960, col APPHIM