Le bourrage des mines

Le bourrage des Mines

Après foration dans le rocher, le trou de mine était curé pour éviter de gêner la progression des bâtons d'explosifs et pour qu'ils soient à la bonne place. Le boute feu introduisait dans l'orifice sa charge de d'explosifs. Le bâton était enfoncé par un bourroir, instrument arrondi pour ne pas endommager les charges. Pour éviter que l'explosif ne ressorte du trou durant l'explosion, ce qui diminuait largement son efficacité et les effets attendus, il est impératif de le bloquer. Jusque dans les années 1960, le bourrage se faisait avec les moyens du bord, c'est à dire les déchets de foration, du sable ou de l'argile.

Installation de la bourre sur la canne

Le bourrage ainsi réalisé était « calé » avec le bourroir mais il fallait faire très attention à ne pas endommager les fils reliés au détonateur. Dans les années 60, pour diminuer les poussières dégagées par l'explosion, le bourrage s'est fait avec de l'eau ! La bourre se compose d'un tube en plastique. La bourre est remplie d'eau sous pression grâce à une canne. La bourre possède à l'extrémité en contact avec l'explosif possède un creux d'air d'1 cm qui sert de matelas. L'autre extrémité est équipée d'une soupape pour introduire la canne. La canne est un tube de 8 mm de diamètre en cuivre percé à son extrémité conique de trous latéraux. La forme conique facilite l'introduction dans la soupape. La canne est coudée pour éviter d'employer une échelle au niveau des couronnes.

Préparation de la bourre et foration

Par contre, ce système emploie deux ouvriers. L'un prépare la bourre sur la canne et l'autre procède au bourrage et au remplissage de la bourre. Ce système montre quelques améliorations sur les poussières mais surtout est un gain de temps considérable. En cas de raté de tir, le boute feu crève la bourre avec son poinçon, replace une charge et une bourre. Il n'y a plus d'obligation de forer un autre trou. Les bourres sont aussi très commodes à transporter. L'eau est déjà sur place alors qu'auparavant il fallait transporter du sable et de l'argile. Il est tout de même plus facile de transporter ces « ballons » en plastique ! Le système très efficace s'est très vite généralisé avec un coût de revient faible.

Bourrage du trou de mine

Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM

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Date de création : 24/02/2012 16:11
Dernière modification : 24/08/2012 14:33
Catégorie : Le fond - Le travail du mineur
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Réactions à cet article

Réaction n°2 

par bernard le 24/10/2018 06:47

j'AI  ETE GALIBOT DE BOUTE FEU PENDANT UN MOMENT m PENEL PAUL AU 21 ON AVAIT QUELQUES AVANTAGES ON REMONTAIT PLUS TOT MAIS LE TRANSPORT DES MUSETTES UNE DE BOURRES

ET L'AUTRE D'EXPLOSIFS ETAIT ASSEZ FATIGUANT C'ETAIT ASSEZ LOURD LE BOUTE FEU LUI SE CHARGAIT DES DETONNATEURS


Réaction n°1 

par MOMO le 11/08/2017 16:08

En 1946, le modelage à la main de l'argile pour faire des bourres ayant la forme d'un gros cigare, 25mm de diamètre et 20 cm de longueur environ, compte parmi les multiple tâches du galibot, dont j'étais. A cette époque la lutte anti-poussières n'existe pas.

Faute d'eau dans les chantiers, lors de la foration à sec l'ouvrier respire à pleins poumons l'air pollué par une poussière nocive extrêmement dense du début jusqu'à la fin du perçage de nombreux trous. A peine le tir effectué et l'MPLE6accord du boutefeu, c'est la ruée le béguin imprégné du mélange de notre boisson, café et eau sur le nez et la bouche, masque de l'époque au travers du nuage de poussières et fumées d'explosifs pas encore dissout pour ramasser à la pelle l'important tas de roches. Ce tas toujours pas arrosé chaque pelle de roches chargées en chariots ou dans la desserte soulève également ces dangereuses poussières qui polluent l'environnement. 

A l'origine de cette terrifiante maladie qu'est la  silicose, qui a tué et tue encore tant de valeureux et admirables Mineurs !

Pourquoi avoir tant tardé à amener l'eau dans les chantiers???