Les schistes rouges en 1952, dans le Groupe de Bruay
L'exploitation des chantiers du fond produit avec le charbon un important tonnage de schistes (les terres) dont l'amoncellement constitue les terrils.
Dans ces énormes masses qui, la nuit, apparaissent constellées de points incandescents, s'opère une valorisation qui ne dépend que de la nature.
Il y a toujours mélangé, aux terres, une certaine proportion de charbon. Les pyrites contenues dans les schistes et dans la houille (sur laquelle elles apparaissent en plaques dorées appelées « or du mineur ») s'oxydent au contact de l'air. Cette oxydation que l'humidité active encore, entraîne une élévation de température qui provoque l'inflammation du charbon. Ainsi se développe une combustion lente qui va transformer les déchets en un produit utile et de recherches.
Au service de la route du rail et du bâtiment
Les diverses utilisations des schistes rouges peuvent, suivant l'importance du tonnage qu'elles nécessitent, être classées en quatre catégories : les travaux de viabilité, les travaux de voies-ferrées, les travaux de bâtiment et les utilisations diverses.
Les chantiers de voirie de nos cités sont entièrement exécutés avec des schistes rouges calibrés : les gros calibres (plus de 80) sont employés dans la couche de fondation, le blocage est assuré avec des 0/10, la couche de roulement est faite avec des schistes de calibre 50/80 et 20/50. La fermeture de cette couche est réalisée après cylindrage par une semi-pénétration de goudron (6kg/m2) avec gravillonage en 10/20. Un sur-tapis de macadam vient finaliser la chaussée.
Le Service des Ponts et Chaussées et le Service Travaux des Communes utilisent les schistes rouges pour les fondations des routes.
Terrain de jeu de boules (schistes 0/10-10/20)
Le Service du Chemin de Fer du Groupe de Bruay réalise les ballasts de ses voies avec des schistes calibrés 20/50 et 50/80.
Voie-ferrées du siège 7 de Bruay (schistes 30/50-50/80)
Dans le bâtiment, les schistes rouges sont employés par les entreprises pour les confections de semelles de fondations ou de gros massifs. Le Groupe de Bruay utilise les schistes pour la fabrication de parpaings 34*22*11.
Fabrication de parpaings au siège 7, atelier de démoulage des parpaing sous la direction de François CABOCHE
Ceci sans oublier les terrains de tennis, les allées de jardins de cimetières …
Une allée de schistes rouges à LaBuissière
Après de longues années de sommeil
Au premier plan, la pelle mécanique charge un camion en 0/10. Au fond, le bulldozer pousse les schistes à la base du convoyeur à bande
Depuis 1958, le Groupe de Bruay a mis en service au terril plat du siège 5 une installation d'exploitation, de concassage et de criblage des schistes rouges. L'exploitation du terril se fait à l'aide de bulldozers équipés d'une lame orientable de 3,50 m qui assure l'arrachement et l'amoncellement des produits aux abords d'une trémie. Une pelle mécanique de 800 L alimente cette trémie. Une autre pelle de 600 L alimente en tout-venant les clients en puisant éventuellement dans les stocks.
Chargement d'un camion en 20/50 sous la surveillance de Charles ROUSSEL
1- Au départ de la trémie, près du point d'exploitation, un transporteur à bande de 0,60 m véhicule les produits sur une distance de 300 m vers le point de concassage : canalisés successivement par un ensemble de tôlerie formant un couloir d'alimentation une deuxième trémie puis un transporteur à bande de 0,80 m , les produits arrivent finalement en haut du bâtiment de criblage.
Bâtiment de concassage-criblage, sortie des trémies de stockage
2-Les schistes passent alors à travers un tunnel de 1 m de diamètre et 12 m de longueur. Cet appareil , entraîné par un groupe moto-réducteur de 22 Ch peut assurer un débit de 45 tonnes à l'heure et crible les produits suivants 4 claies respectivement à mailles de 10, 20, 50 et 80 mm. Suivant leur calibre, les schistes tombent alors dans les trémies de stockage correspondantes qui ont chacune une capacité de 15 tonnes .
3-Les gros produits, refusés par le crible, peuvent selon la position d'un volet situé à l’extrémité du trommel, soit tomber dans une trémie de stockage des calibrés de plus de 80 mm, soit rejoindre, par intermédiaire, d'un convoyeur à bande puis d'un couloir, un concasseur Dragon équipé d'un moteur de 51 Ch.
4-Après concassage, les matériaux tombent dans une cave, sont repris par une noria, et rejoignent ainsi le haut du bâtiment pour reprendre le circuit du crible.
L'installation actuelle peut, compte tenu de conditions atmosphériques favorables, délivrer un maximum journalier de 400 tonnes en tout-venant de 360 tonnes en calibrés.
Le tout-venant est mis à la disposition des clients près du point d'exploitation, sur le terril même, seuls les camions peuvent y accéder et sont chargés comme nous l'avons dit plus haut, par l'une des deux pelles « mécaniques ».
Les calibrés sont chargés par gravité sous les trémies du poste du criblage ; leur évacuation se fait par camions ou par wagons.
Lampe au Chapeau 1962
Mathias TOTH pour l'APPHIM
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